le travail de réécriture

L'une des activités les plus chronophages de l’écriture, c'est la relecture et la réécriture. Dans le cas de la confrérie des mots, la mélodie étant plus importante que les arrangements mais les deux étant du gros oeuvre, je les ai séparés dans le temps. Tout d'abord, j'écrirai l'histoire, en m'en tenant à l'essentiel pour les descriptions. Puis, lors d'une première réécriture, je rajouterai les descriptions et les fioritures poétiques. L'idée est aussi de m’économiser de la relecture puisque en réécrivant je relis aussi le texte déjà présent. Le livre étant un contexte historique auquel je ne connais rien, cela me permet de me laisser une marge pour réajuster les aspect historiques que j'avais mis en place au début, et qui de par mes nouvelles connaissances sont devenus bancals ou imprécis.

Voici l'exemple d'hier: première vague de réécriture du tout début de l'histoire.

Avant la réécriture

Il descendait une ruelle étroite, aux pavés humides luisant dans la nuit. On avait hissé la lumière dans la tour dite de la lanterne des morts ou tour des Maures, car on venait d’enterrer dans la semaine, un grand maitre de l’ordre du temple mystérieusement assassiné. Le cimetière des templiers jouxtait la tour des Maures, derrière l’église. Tout Sarlat avait été choqué par cet assassinat. La lumière était là pour jouer le rôle d’un phare et guider l’âme du défunt vers les cieux. Jean le Bon marchait prudemment, en essayant de ne pas glisser sur les pavés. Il portait un gros livre pesant dans ses bras en le tenant comme un bébé. Les deux premiers assaillants l’attendaient en bas de la rue. Lorsqu’il put les distinguer, dans la lumière blafarde, venant de la tour des Maures, qui perçait la légère brume de cette nuit de février 1214, il s’arrêta net. Lorsqu’il se retourna, il se trouva face à 2 autres complices apparus, par on ne sait quelle mauvaise magie, juste derrière lui. Il n’eut pas le temps de crier, chacun lui plantait déjà une longue dague dans le ventre et le torse. Il s’effondra, sans un mot, pendant que l’un des assassins se précipitait pour arracher le livre de ses bras, avant qu’il ne tombât à terre. Deux templiers, certainement sortis de la commanderie qui se trouvait tout prêt pour faire une ronde, surgirent en haut de la rue. Les assaillants s’enfuirent avant même qu’ils aient le temps de comprendre ce qui venait de se passer. Voyant le corps qui restait à terre, les deux templiers accoururent mais il était bien trop tard, les assaillants avaient disparu et le corps gisait sans vie.
_ Deux assassinats en moins d’une semaine, j’ai l’impression qu’il se passe quelque chose de grave dans cet endroit, dit l’un d’eux.
L’autre acquiesça. Ils retournèrent à la commanderie informer leur supérieur et chercher une charrette pour ramener le corps.

Après la réécriture:

Il descendait une ruelle étroite, aux pavés humides luisant dans la nuit. On avait hissé la lumière dans la tour dite de la lanterne des morts, car on venait d’enterrer dans la semaine, un grand maitre de l’ordre du temple mystérieusement assassiné. Tout Sarlat avait été choqué par cet assassinat. Le cimetière des templiers jouxtait la tour des Maures, derrière l’église. La lumière était là pour jouer le rôle d’un phare et guider l’âme du défunt vers les cieux.
La brume de la nuit froide d’automne enveloppait la bourgade d’une silencieuse cécité. Les murs de pierre jaunâtres du Périgord transpiraient froidement l’humidité de l’air. On n'y voyait qu’à quelques mètres, les assassins attendaient, invisibles. Jean le Bon, un moine petit et gros, marchait prudemment, en essayant de ne pas glisser sur les pavés. Il portait en grelottant un gros livre, pesant dans ses bras, le tenant comme un bébé, agrippant maladroitement une torche fumante et rougissante qui n’éclairait déjà plus. Les deux premiers assaillants l’attendaient en bas de la rue. Lorsqu’il put les distinguer, dans la lumière blafarde, venant de la tour des Maures, qui perçait la légère brume de cette nuit de fin octobre 1208, il s’arrêta net. L’un d’eux avait un heaume qui lui masquait le visage et l’autre le cachait derrière un foulard noir. Les deux tenaient chacun une dague qui brillait froidement. Jean le bon resta bouche bée le cœur tout à coup serré, paralysé d’effroi dans sa poitrine. Lorsqu’il se retournait, il se trouvait face à 2 autres complices apparus, par on ne sait quelle mauvaise magie, juste derrière lui. Il n’eut pas le temps de crier, chacun des quatre lui plantait déjà une longue dague dans le ventre ou le torse. Il s’effondra, sans un mot, vomissant un gros filet de sang, pendant que l’un des assassins se précipitait pour arracher le livre de ses bras, évitant ainsi qu’il ne tombât à terre avec la victime. Deux templiers, certainement sortis, pour faire une ronde, de la commanderie qui se trouvait tout prés, surgirent en haut de la rue. On devinait leur présence par la tunique blanche ornée d’une grande croix rouge qui se distinguait á peine, à travers la brume, dans la lueur de leurs torches. Les assaillants s’enfuirent sans un bruit, avant même que les chevaliers aient le temps de comprendre ce qui venait de se passer. Voyant le corps qui restait à terre, les deux templiers accoururent mais il était bien trop tard, les assaillants avaient disparu et le corps gisait sans vie baignant dans flaque rouge de son propre sang.
_ Deux assassinats en moins d’une semaine, j’ai l’impression qu’il se passe quelque chose de grave dans cet endroit, dit l’un d’eux.
L’autre acquiesça et ils retournèrent à la commanderie informer leur supérieur et chercher une charrette pour ramener le corps.


autre réécriture


Il descendait une ruelle étroite, aux pavés humides luisant dans la nuit. On avait hissé la lumière dans la tour des Maures, dite de la lanterne des morts, car on venait d’enterrer, dans la semaine, un grand maitre de l’ordre du Temple mystérieusement assassiné. Tout Sarlat avait été choqué par cet assassinat. Le cimetière des templiers jouxtait la tour des Maures, derrière l’église, et la lumière était là pour jouer le rôle d’un phare et guider l’âme du défunt vers les cieux. La brume de la nuit froide d’automne enveloppait la bourgade d’une silencieuse cécité. Les murs de pierre jaune ocre du Périgord transpiraient fraichement l’humidité de l’air. On ne voyait qu’à quelques mètres, les assassins attendaient, invisibles.

Jeanle Bon, un moine petit et gros, marchait prudemment, en essayant de ne pas glisser sur les pavés de la rue en pente. Il portait en grelotant un gros livre, pesant dans ses bras, le tenant comme un bébé, tout en agrippant maladroitement une torche fumante et rougissante qui n’éclairait presque plus. Les deux premiers assaillants l’attendaient en bas de la rue. Lorsqu’il put les distinguer, dans la lumière blafarde, qui perçait depuis la tour la légère brume de cette nuit de fin octobre 1208, il s’arrêta net. L’un d’eux avait un heaume qui lui masquait le visage et l’autre cachait le sien derrière un foulard noir. Chacun tenait une dague qui brillait froidement. Jean le bon resta bouche bée, le cœur tout à coup serré, paralysé d’effroi dans sa poitrine. Lorsqu’il se retourna, il se trouva face à deux autres complices apparus, par on ne sait quelle mauvaise magie, juste derrière lui. Il n’eut pas le temps de crier, chacun lui plantait déjà sa longue dague dans le dos, le ventre ou le torse. Il s’effondra, sans un mot, vomissant un bouillon de sang. L’un des assassins se précipita pour arracher le livre de ses bras, évitant ainsi qu’il ne tombe à terre avec la victime. Deux templiers, certainement sortis de la commanderie toute proche pour faire une ronde, surgirent en haut de la rue. On devinait leur présence, à travers la brume, par la tunique blanche ornée d’une grande croix rouge qui se distinguait à peine à la lueur de leurs torches. Les assassins s’enfuirent sans un bruit, avant même que les chevaliers aient le temps de comprendre ce qui venait de se passer. Voyant le corps qui restait à terre, les deux templiers accoururent, mais il était bien trop tard, les assaillants avaient disparu, et le corps gisait sans vie baignant dans la flaque rouge de son propre sang.

―Deux assassinats en moins d’une semaine, j’ai l’impression qu’il se passe quelque chose de grave dans cet endroit, dit l’un d’eux.

L’autre acquiesça et ils retournèrent à la commanderie informer leur supérieur et chercher une charrette pour ramener le corps.  

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