Il est des temps anciens où les horizons s’assombrirent. En ce début de treizième siècle, le pouvoir des Mots se mit à résonner, jouant le tocsin à l’approche d’un grand danger. Les livres sacrés, conservés depuis l’Origine par la confrérie des Mots et ses alliés, étaient tout à coup mis en péril. Le fer et le feu allaient prochainement dévaster le sud du royaume franc. Le pouvoir caché des Livres ressentait le mouvement terrible qui s’amorçait en Languedoc, le cours de l’histoire entrait en turbulence, le temps et l’espace vibraient déjà des futures horreurs qui allaient, de là, se répandre dans toute l’Europe.
Le sang et la mort étaient aux portes la magnifique et prospère civilisation qui s’établissait depuis plusieurs siècles dans les terres de langue occitane. La civilisation des troubadours, de l’amour courtois, du respect de la femme, mais aussi celle des gouvernances démocratiques des cités, celle d’une chevalerie défendant les valeurs morales plus que les intérêts privés. Une culture qui tendait vers le plus haut degré atteint par les Romains leurs ancêtres, un millénaire plus tôt. En son sein, grandissait aussi un nouveau courant de la religion chrétienne qui désirait purifier la société humaine en la débarrassant de la corruption, en libérant l’âme des croyants de tous pêchés. Tout était sur le point d’être balayé par la violence du pape Innoncent III, de ses croisés et de son inquisition. Du bord de l’Aquitaine à la Provence en passant par le Languedoc, la prophétie annonçait un ravage total.
Le pouvoir des Mots soutenus par les Livres Sacrés semblait vaciller face à cette tragique menace. Ces ouvrages furent écrits dans la nuit des temps par des hommes exceptionnels élus au sein d’une puissante secte d’un royaume hourrite. Ils recelaient un puissant pouvoir qui ne pouvait être révélé au reste de l’humanité avant qu’une civilisation n’ait atteint le niveau de sagesse qui l’en rendrait digne.
Reprendre les Livres pour les sauver devint l’urgence absolue.
De ceux à qui ils ont été confiés, les Cathares seraient les premiers massacrés, suivis par les chevaliers de l’ordre du Temple un siècle plus tard. Récupérer leurs Livres et les emmener vers l’Orient devint alors le seul recours possible.
À la tête de l’escouade de la confrérie chargée de cette mission, trois magnifiques chevaliers : Rimbaud de Vacqueyras le troubadour brillant et cultivé mais aussi puissant guerrier, Jean le Preux, un Paladin issu de l’ordre du Temple et Estienne de Coumargon, Chevalier du Nord, un des plus influents frères de la confrérie.
Dans cette épopée, ils devront affronter de nombreux obstacles et mesurer leur force et leur courage dans des combats sans pitié. Les aléas du destin leur opposeront aussi leurs propres désirs, leurs sentiments d’amour et de haine, et leur morale déchirée entre la fin et les moyens.
Ce projet, roman en cours d'écriture, se veut á la fois une reconstitution historique fidèle du Languedoc de 1208 et un livre d’aventure teintée de magie et de symbolisme religieux.