Furax Barbarossa —Le meilleur des hommes: VIDEO
Extrait :
« J’essaierai, je serai pas le meilleur des hommes,
Mais le meilleur des pères dans le meilleur désordre.
J’essaierai, sur ma tête rasée lisse, quand s’effritaient les faux,
J’écrivais ma lettre à Élise, sans éviter les fautes.
J’essaierai, je serai pas le meilleur des hommes,
Mais le meilleur des pères dans le meilleur désordre
J’essaierai, j’balayerai le sommeil et décollerai des toits
Elle veut la lune, je lui ramènerai le soleil et des cordés d’étoiles. »
Mais le meilleur des pères dans le meilleur désordre.
J’essaierai, sur ma tête rasée lisse, quand s’effritaient les faux,
J’écrivais ma lettre à Élise, sans éviter les fautes.
J’essaierai, je serai pas le meilleur des hommes,
Mais le meilleur des pères dans le meilleur désordre
J’essaierai, j’balayerai le sommeil et décollerai des toits
Elle veut la lune, je lui ramènerai le soleil et des cordés d’étoiles. »
Il restait planté là, devant cet incendie.
Debout, les mains prises dans les mains des gamins.
La chaleur cramoisie rougeoyait sur son visage.
Ses yeux rouges pleuraient des larmes sèches et salées.
« Tout perdu, tout est perdu, j’ai tout perdu » se répétait-il sans fin.
Le travail assommant de ses dix dernières années passées á gagner sa vie pour construire son propre nid de ses mains, durant son temps libre.
Elle était devant lui cette vie, mourrant dans les flammes
Ce foyer, il l'avait tant rêvé, pour lui, pour ses enfants, pour ses vieux jours puis, encore après, pour ses enfants devenus grands.
Ce rêve dansait sur son bucher, sur son brasier, condamné par le feu.
Tout était là, en marche, traçant le chemin certain, rassurant son bonheur. Et maintenant plus rien.
Le pire, il s’empêchait d’y penser.
Mieux vaut perdre la matière, la voir se rompre, voir ses formes se tordre pour se briser et finir par chuter dans une énorme gerbe d’escarbilles virevoltantes.
Ce n’était rien, seulement ce qui jamais ne se perd et simplement se transforme.
Il regardait, fasciné, hypnotisé, pour s’empêcher de voir ce pire.
Ce qui avait disparu sans laisser une mèche.
Ce qui jamais ne pourrait se construire à nouveau.
Ce long chemin bordé du collier de perle des sentiments, qu’il avait fallu enfiler un à un, dans le plaisir, puis dans le compromis, dans les épreuves, dans les joies et les chagrins.
Des flammes de l’amour, elle finirait dans celles du destin.
C’est toute sa vie qui s’élevait dans la fumée.
C’est tout ce qu’il était, car depuis bien longtemps, il avait tout construit à deux, même à l’intérieur, surtout à l’intérieur.
Tout ce qui était lui, était elle, aussi.
Il n’en restait plus rien, ni d’elle ni de lui, une simple étincelle au fond des yeux de larme de ses enfants.
Il ne pouvait plus y faire quoi que ce soit. Tout était joué et perdu. Plus de jetons à jeter sur le tapis vert.
Pourtant, il faudra bien recommencer, sans elle, sans toit, sans rien.
Juste pour eux.
Pour la vie en gestation, des existences nouvelles, qu’il faudra éloigner de leur point de départ avec des rires, du bonheur, de l’espoir.
Pour eux la mort de l'être le plus cher ne devra rester qu’un souvenir lointain.
Lui, il devra feindre, sans geindre ou se plaindre , faire croire que c’est ainsi, que c’est le cycle de la vie.
Ne pas les traumatiser, ne pas les noyer dans un chagrin destructeur.
Il sera le bouclier, ils seront les vainqueurs.
Protégés du temps qu’il faut pour pouvoir avancer, protégé par le temps qu’il faut contre le passé à dépasser.
Il serait là, pour toujours et à jamais, comme elle ne serait, elle, plus jamais et à jamais.
Ensemble, en noir et blanc, saisissant ses enfants pour qu’ils en restent innocents pour longtemps.
Larmes...
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